Mon maître m'emmenait en direction des près, je le suivait sagement, marchant sur les caillou m'écorchant mes beaux sabots dont l'entretient les rendait brillant. La poussière se faisait de plus en plus rare, laissant place à l'herbe desséchée par le soleil. Nous arrivâmes devant la porte du près. Mon maître l'ouvrit et détacha ma longe, puis sans un mot, referma la porte, me laissant dans cette vaste étendue d'herbe, deux juments discutaient non loin de là. Comme si elle n'avait que ça à faire, pensais-je. Pour moi la vie était cruelle et la chance ne m'a jamais vraiment sourie, seul la vengeance compter. Je pris une bouchée d'herbe et me mis à brouté. Jetant parfois des regards à la porte pour gaiter l'arrivée de mon maître. D'ailleurs, en parlant de lui, c'était le seul humain avec qui je m'entendait... à peu près... Son cœur était aussi noir que le mien, peut-être était-ce pour cela que nous nous assemblons si bien? Il faisait peur à beaucoup de personne et moi aussi, nous étions en quelque sorte le duo parfait, bien qu'il n'eût jamais d'amitier entre nous, car pour moi, elle n'existe pas.