Dans l'ombre des feuilles {P.V. Moune}

Le soleil perça l'ombre du feuillage des arbres de la plaine pour venir caresser ma fourrure grise, j'ouvris les yeux, me redressa et trouva enfin la force de me mettre sur mes membres. Je secouait ma crinière pour la remettre en ordre et m'étendit en étirant loin, loin ,loin devant mes antérieurs. Je regardait la plaine, d'un regard qui dérivait d'un membre à l'autre du troupeau, j'inspirai profondément, savourant cette instant qui ressemblait au moment ou le chef de troupeau parcourait les siens du regard pour s'assurer qu'ils étaient tous présents... Je me tirait de mes pensées et me mit à marcher, ne savant pas vers où j'allais, je dérivait vers l'inconnu comme un bout de bois sur une rivière. Mes pas me menèrent à la grosse forêt. Mes oreilles frémirent quand j'entendis le doux bruissement de l'eau qui clapote, je tournais les talons dans la direction d'où ils provenaient et passée quelques bosquets de houx, j'arrivai au près d'un tout petit plan d'eau, ou je bu quelques gorgée. Une fois ma soif étanchée, j'entrepris un petit trotting dans les sous-bois pour me dégourdir. Je relevait la tête, pour sentir la brise dans mes crins, fermant les yeux, je marchais à point fermé, rêvant... Je fut tiré de mes douce rêveries quand une ronce s'agrippa à mes boulets antérieurs, je trébucha et et tira un coup sec sur les plantes pour qu'elles se détachent, la douleur m'arracha un hennissement strident qui fit s'envoler un oiseau. Je déglutit quand je m'aperçut que je me trouvait au beau milieu d'un roncier sauvage... Les oreilles couchées sur ma nuque, je bondit dans les branchages, espérant m'en sortir indemne avec seulement quelques touffes de fourrure arrachée, je ne pouvait pas faire demi-tour et donc j'étais bien obligé de me sortir de là comme je le pouvait... Je me trouvait bientôt enficelé de partout avec les épines qui me rentraient peu à peu dans la chair, plus je bougeait, plus l'étreinte se ressérait... Je commençait à paniquer quand j'entendis des claquement de sabots... Je redressait la tête plein d'espoir, et appelait, qui que ce soit il fallait qu'il vienne à mon secours:

"-Au secours, à l'aide j'ai besoin d'aide!!!!"

J'avais un peu honte mais enfin on dit toujours que le ridicule ne tue pas donc je préférait être sortit de là que de finir scisaillé en morceau par un roncier sauvage...